Victoire électorale des climato-sceptiques en Australie

Par Rémy Prud’homme

Les Australiens ont voté (tous, car le vote est obligatoire en Australie) le 18 mai, pour élire un nouveau Parlement et donc un nouveau gouvernement. Deux traits caractérisaient cette élection. Premièrement, la coalition de droite au pouvoir de Tony Morrisson était donnée largement perdante par tous les sondages ; à l’unanimité les experts prédisaient une large victoire du socialiste Bill Shorten, qui composait déjà son prochain cabinet. Deuxièmement, le thème des politiques climatiques a dominé la campagne. Il est important en Australie, un gros exportateur de charbon, qui a souffert d’inondations, de feux de forêts, et de coupures de courant. Bill Shorten a délibérément choisi de jouer la carte de la promesse de politiques climatiques radicales, en faisant de « l’urgence climatique » sa « priorité principale ». Cette carte n’était pas la bonne. Bill Shorten a perdu cette élection imperdable, et Tony Morrisson restera premier ministre. Les motivations des électeurs sont toujours complexes. Mais en l’espèce, le rejet de politiques climatiques ruineuses semble bien le principal facteur explicatif du retournement inattendu des électeurs. Mieux qu’un discours ou un sondage, une élection.

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