En 2014, le village de Lataw sur les îles Torrès au Nord de l’archipel du Vanuatu, dans le Pacifique Sud, est déplacé de plusieurs centaines de mètres afin d’échapper à la montée des eaux : les Nations Unies déclarent ses habitants les tous premiers « réfugiés climatiques » de la planète. Une étude entreprise ultérieurement par l’Institut de recherche pour le développement (IRD[1]), a montré que la rapide montée des eaux observée pendant la période 1997-2009 ne résultait pas du réchauffement climatique mais avait été causée par des mouvements tectoniques : en effet, la montée des eaux a débuté avec le tremblement de terre de 1997 et a cessé après un nouveau tremblement de terre en 2009.
Le mythe du réfugié climatique est né.
Réfugiés climatiques et déplacés internes, un nouveau paradigme
En 2016, l’UNHCR[2] dénombrait 65 millions réfugiés, dont 22,5 millions contraints de fuir leur pays d’origine (en raison de conflits, de persécutions ou de graves violations des droits humains) et 40,3 millions de déplacés internes. Qui sont donc les déplacés internes ? l’ l’IDMC (Internal Displacement Monitoring center) les définit comme « les personnes forcées de quitter leur foyer pour éviter les effets d’un conflit armé, des situations de violence généralisée, des violations des droits de l’homme, ou des catastrophes naturelles d’origine humaine, et qui n’ont pas franchi de frontière internationale ». Dans son rapport annuel 2017[3] l’IDMC en évalue le nombre à 31 millions (données 2016), dont 24 millions du fait de catastrophes naturelles.
80% des déplacés internes seraient donc des personnes fuyant leur lieu de vie pour échapper aux catastrophes (sous entendu causées par l’homme) : on assiste à la naissance d’un nouveau paradigme venant conforter le mythe des réfugiés climatiques.
En l’absence d’augmentation du nombre d’événements extrêmes, ce nouveau paradigme n’est qu’un artefact
Pour être valide, ce nouveau paradigme supposerait que l’on puisse spécifiquement attribuer certaines modifications de l’environnement au changement climatique indépendamment de la variabilité climatique. Cela n’est pas possible et ne le sera évidemment jamais. Il faudrait aussi qu’il soit établi qu’il y a une augmentation des événements climatiques extrêmes sur la longue durée, ce qui n’est pas le cas comme le prouve les deux derniers rapports annuels de l’assureur AON (2016) et (2017) ainsi qu’un article se voulant exhaustif publié sur le site de l’Association des climato-réalistes.
Ce n’est pas le dérèglement climatique qui est responsable des migrations internes mais la mal gouvernance
C’est en réalité la mal gouvernance qui est responsable de l’augmentation des déplacements internes. Jan Egeland, Secrétaire Général du NRC (Conseil Norvégien pour les Réfugiés) l’a explicitement reconnu en 2015[4] : « Les millions de vies dévastées par des catastrophes sont plus souvent la conséquence d’infrastructures défaillantes et de politiques inappropriées, que celle des forces de la nature …une inondation en elle-même n’est pas une catastrophe, mais elle le devient lorsque les personnes affectées n’y sont pas préparées et ne sont pas adéquatement protégées ».
[1] Le mythe des premiers réfugiés climatiques : mouvements de populations et changements environnementaux aux îles Torrès (Vanouatou, Mélanésie) (http://geoconsulte.unblog.fr/2012/04/01/le-mythe-des-premiers-refugies-climatiques-mouvements-de-populations-et-changements-environnementaux-aux-iles-torres-vanouatou-melanesie/)
[2] UNHCR Figures at a Glance ( http://www.unhcr.org/figures-at-a-glance.html)
[3] Global Report on Internal Displacement (http://www.internal-displacement.org/global-report/grid2017/)
[4] People Displaced by Disasters (http://www.internal-displacement.org/assets/library/Media/201507-globalEstimates-2015/20150717-GE2015-Press-release-FR-v1.pdf)