Rémy Prud’homme
Madame Borne (ancienne directrice du cabinet de Madame Ségolène Royale) souhaite développer l’enseignement du « savoir vert » au collège, et surtout le sanctionner au moyen d’un contrôle. On suppose qu’elle lance ce projet avec l’accord et l’appui de son ministre de l’Education nationale. Il a sa logique : on abandonne le bac, et on le remplace par un examen sur l’écologie. Il a cependant ses problèmes.
Le premier concerne l’expression « savoir vert ». Les professeurs de français, toujours prompts à protester, vont (à juste titre) crier à la confusion entre adjectif et complément de nom. Le « vert » ne caractérise pas la nature du savoir (il n’y a pas de savoir rouge ou noir), mais le champ du savoir (relatif à l’écologie, plutôt qu’au mathématiques ou à la littérature). Cette confusion est banale en anglais, mais proscrite en français. Les professeurs de philosophie, toujours méfiants, vont (à juste titre) nous expliquer que « savoir vert » évoque les tristement célèbres « science juive » ou « arguments bourgeois », sans parler de la main mise des Jésuites sur l’éducation des adolescents.
Plus concrètement, qui dit contrôle dit : programmes, enseignements, examens, et sanctions. Qui formulera les programmes d’écologie ? Qui en définira le contenu ? Qui rédigera le catéchisme à enseigner ? Qui recrutera, et promouvra, les professeurs ? En quoi consistera l’examen probatoire ? Qui le fera passer ? On a déjà beaucoup de mal avec un champ ancien et balisé comme les mathématiques, si l’on en croit les résultats déplorables obtenus par la France dans les comparaisons internationales indépendantes. Que sera-ce dans le champ plus récent et moins assuré de l’écologie ?
La tâche est donc herculéenne. Pour la mener à bien, il faudra sans doute constituer une commission composée d’« Hercules » ou de « Thésées ». On y verrait bien par exemple M. Hulot (ancien n° 3 du premier gouvernement Macron), M. Jancovici (auteur d’une bande dessinée à succès sur le sujet, et promoteur de la limitation à 4 du nombre de voyages aériens par vie), ou Madame Ségolène Royale (ancienne ministre de l’Environnement, actuellement sans emploi), et bien entendu Greta Thunberg (qui a quitté l’école à 15 ans, admirée et célébrée partout par tout le monde, de M. Macron au pape François en passant par M. Guterres, et ardente défenseure de Soulèvement de la terre). A coup sûr, tous ces écologistes dorés sur tranche passeraient avec succès l’examen de Madame Borne.
Quelqu’un qui échouerait lamentablement à cet examen, en revanche, c’est John Clauser, un chercheur américain qui a obtenu en 2022 le prix Nobel de physique. Cet ignorant écrirait sur sa copie ce qu’il vient de déclarer : « Le discours dominant sur le changement du climat reflète une corruption dangereuse de la science, qui menace l’économie du monde et le bien-être de millions de personnes. Une science climatique mal conduite a métastasé en une pseudo-science journalistique. Ensuite, cette pseudo-science est devenue le bouc émissaire, la pseudo-cause, de toutes sortes de maux. Cette évolution a été générée et généralisée par des communicants d’entreprise, des politiciens, des journalistes, des institutions publiques, et des environnementalistes. Mon opinion est qu’il n’y a pas de crise du climat. Il y a en revanche le problème très réel d’offrir un niveau de vie décent à une grande partie de l’humanité, et une crise énergétique liée. Ce problème est inutilement exacerbé par ce qui est, à mon sens, une science du climat incorrecte ». Un tel point de vue mériterait, et appellerait à coup sûr, un zéro pointé. Dans la France de Madame Borne, cet ignare mal-pensant n’obtiendrait pas le brevet ; aucun lycée, et a fortiori aucune université, ne l’accepterait comme étudiant ; c’est tout juste s’il pourrait finir comme trafiquant de drogue.
Franchir le mur du çon, ce n’est pas de la physique ?
Voyons ce qu’il y aura au programme : “les sujets suivants: bien s’alimenter, trier les déchets, protéger la planète, comprendre le réchauffement climatique”
“Bien s’alimenter” : qui va donner cours ? Des diététiciens ?
“Trier les déchets” : une heure de cours max ?
“Protéger la planète” : de quoi ? D’un choc avec une météorite ?
“Comprendre le réchauffement climatique” : qui peut vraiment l’expliquer scientifiquement ? On peut par exemple décrire “El Niño” mais qui peut en expliquer l’origine ? Ceux qui ont voulu en modéliser la prédiction se sont plantés (Potsdamer Institut für Klimatologie)
En attendant, les savoirs de base sont de plus en plus négligés.
@Murps
On a la bible ( faut juste que le GIEC en sorte une lisible par tout le monde) , on a nos disciples, Rémy en a cité quelque uns , mais on arrivera bien à en trouver douze et le Juda, on a nos missionaires avec maintenant l’autorisation de mettre des femmes ( de plus en plus nombreuses) dans le mouvement , on a nos endroit de culte que sont les facultés et maintenant , dans un avenir proche, nos écoles ; il suffit de transformer nos professeurs de sciences naturelles en professeurs de “”savoir vert””
Démarche consternante, tous les indicateurs concernant l’ecole sont au rouge : lecture et comprehension de texte, calcul , …
Plutot que de prendre le sujet en main, Mme Borne veut maintenant se contenter de verifier que le catéchisme ecolo est bien enregistré…
Mr Prudhomme, vous dites: il n’y a pas de savoir rouge ou noir.
Certes, mais il y en eu au siècle dernier (regardez vers l’est).
Aujourd’hui, on veut mettre en place un savoir vert, c’est juste la couleur qui change, mais la méthode est à peu près la même…
https://www.hebergeur-image.fr/uploads/20230625/2bbec847fe5726e56a8a61f35cca466d6a1cfc83.jpg
“En 2030, vous ne mangerez quasiment plus de viande et on ne vous autorisera à acheter que 3 vêtements par an.”
Disons, 2 slips et une demi paire de chaussettes…
https://expose-news.com/2023/06/18/by-2030-you-will-be-allowed-only-three/
[ L’optimiste, c’est celui qui pense que dans 20 ans, on mangera des cailloux ; le pessimiste, c’est celui qui pense qu’il n’y en aura pas pour tout le monde ! ]
JEAN
Le “petit livre rouge” de nos ex-maoïstes recyclésg384 dans l’écologie est devenu le “petit livre vert”…
Tout aussi indigeste.
Ce qui est fascinant est le déni des politiques et des journalistes concernant la similitude de ce phénomène avec celui de l’emprise des croyances sur l’instruction dans les religions d’état les plus extrémistes de cette planète.
Nous sombrons dans un obscurantisme effrayant… au nom de “la science” !