On ne mourra pas demain de la pollution : on en meurt aujourd’hui. Ne pas agir maintenant, ce serait trahir les citoyens. L’urgence de la situation rend responsable chacun de nous. C’est un engagement, concret et quotidien. C’est mon engagement. C’est l’idée que je me fais de la politique.
Anne Hidalgo, maire de Paris (Préface de son essai Respirer)
Toutes les dix minutes, un Français meurt prématurément du fait de la pollution de l’air, et notamment des particules qui proviennent de la combustion des énergies fossiles. Cette hécatombe, c’est 48 000 décès par an, c’est plus que tous les accidents de la route, tous les suicides, tous les meurtres, toutes les noyades, tous les accidents domestiques réunis .
Emmanuel Macron (discours du 27 Novembre 2018)
Le confinement ne réduit pas la pollution, cherchez l’erreur !
Certes la concentration du dioxyde d’azote (NO2) a diminué depuis le confinement. La carte satellite ci-dessous le montre clairement.
Mais si l’on examine les indices globaux de qualité de l’air français (ATM0), ou européen (CITEAIR) [1], il apparaît que la pollution a augmenté depuis le début du confinement.
Cette évolution surprenante est due à la façon dont ces indices sont calculés. Ils sont par construction biaisés pour montrer que tout va mal. Par exemple ATMO prend en compte les quatre principaux polluants (PM10, SO₂, O3 et NOx) [2] pour établir une moyenne pondérée par leur importance relative. Pour chacun d’entre eux un sous-indice est calculé, et pour chaque journée, on choisit l’indice de pollution le plus élevé, ignorant les trois autres indices qui marquent une amélioration ou une moindre détérioration. En l’occurrence la cause principale de la détérioration de la qualité de l’air après le 16 mars est due à la prépondérance du sous-indice Ozone.
Quant aux particules fines, leur concentration a aussi augmenté depuis le confinement. Mais ce sont des causes naturelles qu’il faut incriminer (poussières agricoles, pollens et transports de sables du Sahara).
Le stratagème se retourne ainsi contre ses auteurs. Les indices ATMO et CITEAIR qui ont si longtemps été présentés comme les juges de paix de l’évolution de la pollution de l’air, font apparaître une augmentation sensible de la pollution durant le confinement !
Rémy Prud’homme
L’air de Paris est pur mais personne ne le sait
L’air est dorénavant pratiquement aussi pur à Paris qu’à la campagne montre Christian Gerondeau dans son essai « Pollution : l’air de Paris est pur mais personne ne le sait » (éditions du Toucan). Au cours des deux ou trois dernières décennies, la pollution à Paris a diminué de façon constante. Les teneurs de l’air (en moyennes annuelles) ont ont été réduites de -87% pour le CO, -81% pour le benzène, -44% pour le NO2, -71% pour les particules fines et de -100% pour le plomb qui n’est même plus mesuré. Quant au dioxyde de soufre qui fut pourtant pendant des siècles le polluant majeur de nos villes (sous forme du SMOG), il a disparu du fait d’une forte diminution des émissions (notamment industrielles) et des mesures techniques réglementaires (baisse du taux de soufre dans le gasoil depuis 1996).
Il suffit pour le vérifier d’aller sur le site d’Air Parif :
Le diagramme ci-dessus montre que, sur la période allant du 01 janvier 2015 au 31 décembre 2019, les seuils d’information et d’alerte pour le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone (O3) et les particules fines (PM10) n’ont été qu’exceptionnellement dépassés. Pour le dioxyde d’azote (NO2) par exemple, le seuil d’information n’a été dépassé que 2 fois : le 01 décembre 2016 (avec 268 µg/m³) et le 26 juillet 2018 (avec 205 µg/m³).
Pourtant, selon un sondage Ifop de juin 2018, seul 3 % seulement des Français pensent que la pollution diminue.
C’est en montagne et dans les zones désertiques que la concentration de particules fines est la plus élevée
Dans un article intitulé « Pollution aux particules fines “PM 2,5” : 48 000 décès imaginaires » , Christian Gerondeau a montré que ce n’est pas dans les pays développés que la pollution aux particules fines est aujourd’hui la plus importante mais dans les zones désertiques dans lesquelles en l’absence de végétation, rien ne s’oppose à leur dispersion dans l’atmosphère.
Résultat encore plus inattendu en France, les zones où les concentrations de particules sont les plus importantes se situent en montagne. La carte ci-dessous montre que les communes les plus affectées par les particules fines sont situées à une altitude moyenne de 2 000 mètres .
Les particules fines contribuent à la diffusion du Covid-19, un nouvel exercice de propagande
Dans une récente tribune du journal Le Monde l’association «nous voulons des coquelicots » affirme, que les particules fines contribuent à la diffusion du Covid-19. Dans l’Express le Professeur Jean-Philippe Derenne, ancien chef du service de pneumologie de la Pitié-Salpêtrière a dénoncé cette prise de position comme un exercice de propagande faisant observer que les pays qui ont la mortalité la plus faible (Arménie, Macédoine du Nord, Bosnie-Herzégovine) sont ceux qui ont un taux de concentration de particules fines élevé, et inversement les pays les moins pollués (Islande, Suède, Finlande ) connaissent un taux de décès COVID-19 important.
La vérité scientifique n’intéresse pas ces militants écologistes, ce qu’ils veulent, c’est faire de la propagande
Professeur Jean-Philippe Derenne (l’Express)
Climat : c’est parti pour l’opération RÉCUP du Covid-19 !
La relation entre la pollution atmosphérique et le climat est bien établie, mais pas dans le sens généralement suggéré. Plusieurs études (dont celle de R. Vautard et al dans Nature, celle de Yuan Wang et al toujours dans Nature) ont montré que la baisse de la pollution atmosphérique observée depuis le milieu du XXe siècle augmente le rayonnement solaire et réchauffe donc le climat. R. Vautard et al estiment que la réduction de la charge des aérosols explique environ 10 à 20% du réchauffement diurne récent en Europe (50% en Europe de l’Est). Yuan Wang et al montrent que la réduction des aérosols anthropiques en Europe est à l’origine de la diminution des hivers froids dans l’hémisphère Nord.
Ces études ne sont pas assez alarmistes pour être portées à la connaissance du public.
Nathalie MP ironise sur les personnalités pressées de se refaire une santé idéologique et médiatique par instrumentalisation climatique et écologique du coronavirus, notamment Corinne Le Quéré qui préside le Haut Conseil pour le climat (HCC) qui a récemment déclaré :
La plupart des causes du Covid-19, comme la déforestation ou les énergies fossiles, sont aussi à l’origine du changement climatique. Il faut donc s’attaquer à ces causes profondes, et la transition bas carbone est une réponse.
Corinne Le Quéré président du Haut Conseil pour le climat (Le Monde 25 avril 2020)
Quant aux conventionnels du climat, ils cherchent à récupérer leur déficit de notoriété en déclarant :
La crise sanitaire ne doit pas nous précipiter dans une crise climatique.
Convention citoyenne sur le climat : Contribution au plan de sortie de crise
Les propagantistes ne sont jamais en repos…et les mensonges infiniment répétés, finissent par devenir des vérité aux oreilles de ceux qui y sont soumis sans cesse.
[1] Les indices ATMO et CITEAIR sont des fonctions des 4 principaux polluants f(PM10, SO₂, O3, NO2) CITEAIR = g(NO2, PM10, PM2,5). ATMO prend en compte ces 4 polluants au moyen d’une moyenne pondérée par leur importance relative. Il établit pour chacun d’entre eux un sous-indice, et pour chaque journée, choisit l’indice de pollution le plus élevé, ignorant les trois autres indices qui marquent une amélioration ou une moindre détérioration.
[2] Les oxydes d’azotes sont un résidu de la combustion du gaz de chauffage ou de cuisine et des carburants automobiles et industriels, qui provoque des troubles respiratoires et vasculaires. L’ozone n’est pas un polluant primaire émis directement par un processus industriel, mais un polluant secondaire provoqué par l’action du rayonnement solaire sur les NOx et les composés organiques volatils (tels que le benzène), qui attaque lui aussi poumons et cœur.