Formation des nuages : le rôle des rayons cosmiques

Un article publié dans Les blogs (un partenariat de La Tribune de Genève) revient sur l’expérimentation CLOUD menée au CERN pour évaluer le rôle des rayons cosmiques sur la formation des nuages. Que l’activité solaire puisse avoir une influence quelconque sur le climat est présentée comme un thèse hérétique par la presse main stream (Hoax climatique N° 2 estime Le Monde). C’est pourquoi nous croyons utile de revenir sur cette expérimentation à propos de laquelle la presse s’est montrée étrangement silencieuse.

Le rôle des nuages sur le bilan radiatif de la Terre est 40 fois supérieur à celui attribué aux variations des teneurs en gaz à effet de serre.

Les nuages exercent une forte influence sur l’équilibre énergétique de la Terre ; des changements même minimes de l’ennuagementont ont une incidence considérable sur le climat. Dans son livre « Combien pèse un nuage » (paru en 2002 et réédité en 2014) Jean-Pierre Chalon, expert auprès de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) et ancien directeur de l’École Nationale de la Météorologie estime que l’impact des nuages sur le bilan radiatif de la Terre est 40 fois supérieur à celui attribué aux variations des teneurs en gaz à effet de serre enregistrées au cours de ces dix dernières années.

L’influence des rayons cosmiques sur la formation des nuages

Dans les années 1990 le scientifique danois Henrik Svensmark fait l’hypothèse qu’une partie des nuages s’expliquerait par l’incidence de l’activité solaire sur l’arrivée sur la terre des rayons cosmiques. Les données du terrain confirment cette hypothèse : entre 1979 et 1992, l’activité solaire étant à son apogée, la quantité de rayons cosmiques a baissé de 25%, et la couverture nuageuse de 3%. Les rayons cosmiques sont des particules chargées qui bombardent l’atmosphère de la terre depuis l’espace. La thèse d’Henrik  Svensmark est qu’ils exercent une influence sur la formation des aérosols minuscules particules en suspension dans l’air qui agissent comme des noyaux de condensation nécessaires à la formation des nuages. Cette théorie a paru assez solide pour justifier le lancement d’une expérimentation dénommée CLOUD (Cosmics Leaving Outdoor Droplets). Menée par une équipe interdisciplinaire de scientifiques provenant de 18 instituts de 9 pays, cette expérience utilise le synchrotron à protons du CERN comme source artificielle de rayons cosmiques.

Les résultats de l’expérience ont été publiés dans Science en mai  2014; un communiqué de presse du CERN en fournit un bon résumé en français : les ions produits dans l’atmosphère par les rayons cosmiques galactiques font augmenter le taux de formation des vapeurs biogènes émises par les arbres. On pensait l’acide sulfurique indispensable à la formation des nuages mais ce n’est pas la cas car même en son absence, l’ennuagement est stimulé par la présence d’aérosols provenant des forêts, principalement des arbres résineux.

Enrayer la déforestation

On sait que les forêts sont des « puits de carbone »; l’expérience Cloud montre maintenant que certaines espèces végétales produisent des aérosols qui jouent un rôle important dans la formation des nuages. Une politique de reforestation appropriée, avec les bonnes espèces serait donc de nature à produire des aérosols indispensables à la formation des nuages bas, lesquels augmentent l’albédo et rafraîchissent globalement ou régionalement les températures. La déforestation mondiale ralentit : selon un rapport de la FAO de septembre 2015, au cours des 25 dernières années le taux de déforestation net mondial a ralenti de plus de 50 pour cent. A condition que sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique on arrête d’encourager la production d’agrocarburants dont la conséquence est la destruction massive de forêts. Selon le site Conservation-nature, la production mondiale d’huile de palme aurait augmenté de façon exponentielle au cours des 40 dernières années notamment en Indonésie (85 % de la production) et en Malaisie (42% de la production), des pays dont la perte annuelle de forêt tropicale est d’environ deux millions d’hectares.

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