La société d’assurance AON vient de publier son rapport annuel sur les désastres naturels pour l’année 2021. Nous avons déjà sur ce site commenté ses cinq précédents rapports (2016, 2017, 2018, 2019 et 2020).
Nous avons résumé les aspects les plus significatifs de ce rapport, à savoir :
- le nombre total d’évènements ;
- la mortalité induite par ces événements ;
- l’activité cyclonique ;
- les incendies.
Nous avons complété le rapport AON par des données sur les inondations et les sécheresses fournies par une étude publiée en septembre 2021 par une équipe italienne dans la revue The European physical journal plus.
En revanche nous n’avons pas examiné les pertes économiques induites par ces événements très liées à l’augmentation de la population mondiale de l’urbanisation et de l’exposition aux risques.
Nombre total d’événements
Pour AON, un événement doit répondre à au moins l’un des critères suivants pour être classé comme catastrophe naturelle :
- Perte économique: 50 millions USD ;
- Dommages assurés: 25 millions USD ;
- Victimes: 10 ;
- Blessés : 50 ;
- Maisons et structures endommagées ou réclamations déposées: 2 000.
Sur la base des critères ci-dessus, il y a eu 401 catastrophes naturelles en 2021, un nombre proche de la moyenne (393) et de la médiane (396) depuis l’an 2000.
Il faut noter que depuis la publication de son rapport 2018, AON utilise un nouvel ensemble de données historiques issu d’un « processus de recherche très détaillé et continu – plus communément appelé “réanalyse” » visant à « combler les lacunes de la collecte de données dans de nombreuses régions du monde ». L’appréciation de l’évolution dans le temps du nombre et des conséquences de ces événements doit donc être faite avec prudence.
Le tableau ci-dessous ventile le nombre d’évènements par type et les compare à la moyenne 2000-2020. On notera que les événements les plus difficiles à caractériser représentent la moitié du nombre total des événements : 135 « temps sévères » (severe weather), 25 « temps d’hiver »(winter weather), 11 «tempêtes de vents » (EU windstorm).
Nombre de décès
Environ 10 500 personnes ont perdu la vie à cause de catastrophes naturelles en 2021, un nombre qui inclut 2 248 morts dus au séisme en Haïti. Le nombre de victimes humaines a baissé notablement au cours des dernières décennies grâce aux progrès réalisés dans la prévision, la planification et les stratégies d’évacuation.
Les cyclones
En 2021 il y a eu 21 tempêtes nommées en Atlantique devenant la troisième année la plus active depuis 1851 après 2020 (30 tempêtes nommées) et 2005 (28 tempêtes nommées). Sur ce nombre, on dénombre 7 ouragans dont 4 ont atteint le statut d’ouragan majeur (catégorie 3+).
Il convient de noter que selon le météorologue américain Chris Landsea, spécialiste des ouragans, l’augmentation du nombre de cyclones sur l’Atlantique Nord est un artefact des mesures.
L’ACE (Accumulated Cyclonic Energy), un indicateur qui tient compte de l’intensité et de la longévité des tempêtes ne montre pas de tendance significative depuis 1990 (-0,80 %). AON relève l’influence de l’ENSO (El Niño-Southern Oscillation), qui se traduit par des comportements saisonniers différents selon les bassins. Lorsque l’Atlantique connaît une année supérieure à la moyenne, l’inverse est vrai dans l’océan Pacifique, et vice versa. AON confirme que le nombre total de tempêtes n’a pas sensiblement changé sur une base annuelle au fil du temps.
Les feux de forêt
Le rapport 2021 d’AON ne fournit pas d’historique des feux de forêt, aussi nous reproduisons les diagrammes qui figuraient dans son rapport 2020.
Les feux de forêt aux États-Unis.
On voit qu’aux États-Unis, les feux ont augmenté en fréquence et en intensité sur la période. Toutefois l’attribution de cette aggravation au réchauffement climatique fait débat. Nous avons consacré à cette question deux articles (ici et là) montrant qu’en Californie, une gestion forestière défectueuse aggrave les conséquences des incendies.
Les feux de forêt en Europe.
Le diagramme suivant issu du rapport AON montre une légère diminution des surfaces brûlées par les incendies de forêt en Europe.
Cette évolution est confirmée par le rapport annuel de l’EFFIS (European Forest Fire Information System) qui fournit les statistiques pour 40 pays (dont les 25 de l’Union européenne). Nous avons dans cet article analysé les données relatives aux 5 pays européens les plus exposés aux feux (Portugal, Espagne, France, Italie, Grèce) qui montrent une diminution constante des surfaces annuelles brûlées.
Les tornades
Le Storm Prediction Center (SPC) a recensé 1 376 tornades en 2021. Le rapport insiste sur l’épisode des 10 et 11 décembre (qui fait l’objet d’un article sur ce site) qui a vu 9 États du sud et de l’est des États-Unis balayés par une vague d’une vingtaine de tornades en plein mois de décembre, un événement assez rare en cette saison.
Cependant, AON ne note aucun changement observable dans la fréquence annuelle globale des tornades aux États-Unis, même si les projections des modèles climatiques prévoient une fréquence accrue de ce type d’événements dans le futur.
Autres événements naturels extrêmes
Les données qui suivent sont fournies par une publication de septembre 2021 de la revue The European physical journal plus intitulée « A critical assessment of extreme events trends in times of global warming ».
Les inondations
Bien qu’une augmentation des précipitations annuelles totales soit observée au niveau mondial, il n’y a pas de preuves d’une augmentation corrélative du nombre des inondations. Une étude menée par un groupe de paléo-climatologues rapporte que « les changements récents dans la variabilité des fréquences des crues ne sont pas exceptionnels si on les compare à la fréquence des crues des 500 dernières années ». La preuve d’un plus grand nombre d’inondations au cours du petit âge glaciaire est également confirmée par Wilhelm et al., qui ont examiné les inondations dans les Alpes françaises méditerranéennes au cours des 1400 dernières années et constaté que les précipitations extrêmes et les inondations sont moins nombreuses et moins extrêmes pendant les périodes chaudes que pendant les périodes froides. Les auteurs ont trouvé une faible fréquence d’inondations pendant la période chaude médiévale et des événements plus fréquents et plus intenses pendant la petite période glaciaire.
Analysant les tendances des crues fluviales en Bohême pour les fleuves Elbe et Vltava, You et al. ont montré une diminution au XXe siècle de la fréquence et de l’intensité de ces événements par rapport au XIXe siècle. Des conclusions similaires ont été tirées par Mudelsee et al. pour l’Elbe et l’Oder en Allemagne.
En conclusion, bien qu’une augmentation des précipitations annuelles totales soit observée au niveau mondial, cela ne se traduit pas par une augmentation de l’intensité ou de la fréquence des inondations. C’est également ce qu’indique le 6° rapport du GIEC.
Les sécheresses
La sécheresse est un phénomène complexe difficile à définir et à surveiller. En fonction des variables utilisées pour les caractériser les sécheresses peuvent être classées de différentes façons : météorologique (déficits de précipitations), agricole (baisses de rendement des cultures ou mauvaises récoltes), écologique ( stress hydrique subi par les plantes) ou encore hydrologique (manque d’eau dans les cours d’eau ou les réservoirs tels que les lacs, les lagunes et les eaux souterraines).
Sans son rapport AR5, le GIEC rapporte à la page 44 que « les conclusions concernant l’augmentation des tendances mondiales à la sécheresse depuis les années 1970 ne sont pas étayées » et plusieurs études ne montrent en effet aucune augmentation des principaux indices concernant la sécheresse mondiale.
Hao et al. ont analysé les séries chronologiques du Système mondial intégré de surveillance et de prévision de la sécheresse (GIDMaPS) relatives à la période 1982-2012. Trois indicateurs pour le suivi et la prévision des sécheresses ont été utilisés : le SPI (indice standardisé des précipitations), le SSI (indice standardisé de l’humidité du sol) et le MSDI (indice de sécheresse standardisé multivarié).
Les auteurs relèvent une tendance à la baisse du pourcentage de superficie touchée par la sécheresse, comme le montre le diagramme ci-dessous :
Ce sont les assureurs qui ont les meilleurs experts et les meilleures sources d’informations. Ils ne peuvent pas se permettre d’assurer les biens et les personnes sur la base de données fausses reposant sur des légendes urbaines. Il en est des catastrophes météorologiques comme des catastrophes sanitaires:
Ainsi l’assureur allemand BKK Pro Vita, l’une des caisses d’assurance maladie d’entreprise les plus importantes du pays, vient de mettre les pied dans le plat en comparant ses données extrapolées concernant les effets secondaires des vaccins anti-Covid en sa possession, et celles diffusées par le gouvernement et les média qui ne concordent pas du tout.
Et quand un assureur ouvre sa g… c’est que le sujet est grave car il s’agit d’argent et parfois de montants énormes qui peuvent mettre en péril son existence même: Là on ne rigole plus, les média ne parlent plus de “complotisme”…
https://www.francesoir.fr/societe-sante/effets-secondaires-des-vaccins-bkk-allemagne