Par Roy Spencer (*)
Article publié le 30 juin 2024 sous le titre Global CO2 Emissions are Tracking Well Below the Climate Scenarios Used to Scare People. Traduction par la rédaction.
(*) Roy Warren Spencer est un météorologue américain, chercheur principal à l’ Université d’Alabama à Huntsville. Il est connu pour son travail de surveillance de la température par satellite , pour lequel il a reçu le prix spécial de l’ American Meteorological Society .
L’une des principales critiques formulées par les personnes rationnelles à l’égard des projections du réchauffement climatique est que les scénarios « de référence » retenus pour évaluer les émissions futures de CO2 sont bien au-dessus de ce qui est réaliste. Comme le souligne Roger Pielke Jr depuis des années, le GIEC persiste à faire de ces scénarios exagérés une priorité absolue, et il semble que le prochain rapport d’évaluation du GIEC (AR7) poursuivra cette tradition.
Roger Pielke ne croit pas que cette stratégie soit motivée par des intentions malveillantes, mais moi, je le pense : le GIEC sait très bien que tant que les modèles climatiques simuleront des changements climatiques extrêmes, peu de gens remettront en question les hypothèses sur lesquelles reposent ces projections. La carrière de beaucoup repose sur la menace d’une « crise climatique », même si celle-ci ne se soit pas encore matérialisée.
Je n’ai pas réussi à trouver un bon graphique récent comparant les émissions mondiales de CO2 réelles à celles sur lesquelles sont basées les scénarios du GIEC. J’ai donc créé le graphique suivant qui montre les estimations des émissions mondiales de CO2 provenant de l’utilisation de combustibles fossiles jusqu’en 2023, et les projections de l’EIA (Energy Information Administration) tous les 5 ans de 2025 à 2050 (en vert). Le graphique présente également les derniers scénarios SSP (Shared Socio-economic Pathways) du rapport (AR6) qui se rapprochent le plus des scénarios RCP (Representative Concentration Pathways) utilisés par le rapport AR5. (Afin que les scénarios SSP correspondent assez bien aux émissions réelles des premières années, j’ai dû soustraire les émissions de CO2 liées aux changements dans l’utilisation des sols des valeurs totales des émissions de CO2 des scénarios SSP).
Alors que le scénario d’émissions SSP5-8.5 a été largement utilisé pour effrayer l’humanité avec des modèles climatiques produisant un réchauffement extrême, ce graphique montre que les dernières années d’émissions mondiales (jusqu’en 2023) suggèrent une évolution future qui ne ressemblera en rien à ce que prédit ce scénario.
Il n’est pas donc surprenant que l’objectif « zéro émissions nettes » d’ici 2050 ne soit qu’une illusion.
J’invite chacun à consulter le blog The Honest Broker de Pielke, où il discute de ce sujet et de questions connexes de manière très détaillée.
Lu dans ”Le Point”, ce matin, hors sujet mais révélateur :
Pourquoi la priorité de la politique économique devrait être la lutte contre le réchauffement climatique.
LA CHRONIQUE DE PATRICK ARTUS. Le changement climatique induit des effets catastrophiques sur le niveau du PIB.
ça ne serait pas des fois les décisions politiques (nationales européennes) qui en seraient plutôt la cause ?
Bref, c’est pas gagné.
Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonné, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas.
Je me répète mais ne pensez-vous pas que les 30.000 milliards d’euros nécessaires pour la “décarbonation” de l’UE pourraient être plus utiles pour éviter l’abattage intempestif d’arbres, l’empoisonnement des rivières et pour favoriser l’empoissonnement ? Alors vous découvrirez que l’argent peut permettre beaucoup de choses utiles plutôt que d’éviter une hausse de température de 0.08°C en 2100.
D’où sortez vous un tel chiffre ? Je parle des 30 000 milliards. Parce que en 2100 je ne sais pas. Mais entre 1850 et 2020 la hausse de température est déjà de +1,3 °C.
“Mais entre 1850 et 2020 la hausse de température est déjà de +1,3 °C.”
Et c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier…
Oui et alors?
On est toujours dans la moyenne standard, aux environs de 15°C.
Soit +1,3°C de hausse des températures globales en 170 ans.
Sachant qu’il y a 6°C d’écart entre les moyennes des températures de Nice et de Lille, je ne crois pas qu’il y ait vraiment de quoi s’inquiéter.
Les niçois supportent très bien la chaleur, au point que les français d’autres régions les envient et se font une joie de venir en profiter eux aussi durant la trêve estivale.
Articles scientifiques…
Je ne sais pas si il il y lieu de s’inquiéter. Mais en 170 ans c’est le niveau le plus haut que nous n’ayons jamais eu.
“en 170 ans c’est le niveau le plus haut que nous n’ayons jamais eu.”
Parce que les données sur 170 ans sont évidemment infaillibles. Et bien entendu, depuis 4,5 milliards d’années il n’y a jamais eu de variation climatique comparable à ces 170 années.
Toujours dans le n’importe quoi qui meuble, le Pr Sheldon Cooper.
J’ignorais qu’il y avait des instruments de mesures fiables il y a 4,5 milliards d’années…
“J’ignorais qu’il y avait des instruments de mesures fiables il y a 4,5 milliards d’années…”
Voilà, vous avez enfin compris, c’est miraculeux !
30.000 milliards d’euros est l’estimation avancée par la commission européenne pour les investissements nécessaires à l’obtention du “net zéro” en 2050 par les 27 membres de l’UE.
+0.08°Cserait la hausse provoquée par les émissions de CO2 actuelles des 27 pays de l’UE si elles restaient constantes jusqu’en 2100 = 2022) comparées à celle obtenue en décroissance linéaire du CO2 d’ici 2050 ET zéro CO2 de 2050 à 2100.
“Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonné, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas.”
Mais oui, sauf que cela n’arrivera…..jamais !
Vous me faites penser à ces milliers de personnes qui à travers les âges n’ont cessé de prédire la fin du monde !
En fait si. Scientifiquement parlant notre soleil est une étoile qui s’éteindra et qui emportera la Terre avec lui..
Oui mais pas avant 7 milliards d’années, ça laisse le temps de prendre une bière.
Tiens, encore au passage. Certains, ici, nous bassinent avec leur graal absolu, censé être le garde-fou de la vraie science, le peer-reviewing (comité de relecture) des articles scientifiques avant l’édition finale.
Bon, eh bien sur WUWT (https://wattsupwiththat.com/2024/07/19/causality-analysis-finds-temperature-changes-have-determined-co2-changes-since-the-phanerozoic/) il y a un très bon exemple de peer-reviewers dont les avis sont opposés à propos d’un article qui ne suit pas la doxa du RCA. Donc je pose à nouveau la question, quelle est l’utilité du peer-reviewing si le garde-fou est troué par les convictions ?
SVP, qu’on arrête de nous jeter ça à la figure comme argument massue de vérité, de valeur. Merci.
Les comités de lecture ont surtout été motivés pour contrer le révisionnisme, suivez mon regard.
Et ça marche objectivement très bien maintenant pour (tenter de) bloquer l’avancement de la science tout court, notamment dans le climato-business.
C’est pas un argument massue. C’est la façon dont les scientifiques travaillent. Bien sûr c’est pas un système parfait. Mais je ne connais pas de système parfait dans ce domaine. Il existe depuis très longtemps. Et à fait ses preuves.
À partir du moment où les financements d’un domaine dépendent de critères politiques, ce domaine sort des sciences dures.
Le peer-reviewing politique n’a aucune pertinence scientifique.
L’existence du GIEC, organisation politique qui dicte par ses statuts les sujets “autorisés” et par sa communication aux gouvernants les conclusions que doivent valider des climatologues, exclut de fait la climatologie des sciences dures.
Ce n’est pas la seule science de données dans ce cas et beaucoup de jeunes chercheurs sincères n’ont sans doute même pas conscience qu’en réalité ils n’ont jamais fait de science ; je ne les acable pas.
Mais, incontestablement, aucun organisme de lobbying ne souffre la comparaison (en terme de toute puissance) avec le GIEC..
Je ne connais pas le peer-reviewing politique. Le GIEC ne dicte rien. Je vous rappelle que statutairement ce sont les gouvernements des différents qui doivent approuver son rapport.
Le GIEC séléctionne les articles “pertinents” et emet des rapports aux gouvernements : c’est donc bien lui qui constitue la source sur laquelle s’appuient les gouvernements et les organismes de financement de la recherche scientifique en Europe et en France.
Or,
– D’une part, ses statuts sont explicites depuis sa création : l’IPPC — Intergovernmental Panel on Climate Change, donc exclusivement politique et non pas un “groupe d’experts” émanant d’une volonté scientifique, comme la fallacieuse traduction “GIEC” le sous-entend — a pour rôle de sélectionner : “les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine”.
La conclusion est déjà fixée : il y a une cause humaine significative au changement climatique.
Cette directive politique exclut de fait toute publication n’entrant pas dans ce cadre.
La climatologie, dont l’existence était résiduelle avant la création du GIEC, se concentre donc sur cette directive politique, car les appels à projet, donc les financements de laboratoires, nécessaires à leur survie, sont définis dans ce cadre politique. Ce n’est donc pas une démarche scientifique neutre. Non neutre veut dire non scientifique.
– D’autre part, les gouvernements ne consultent pas le volet scientifique du GIEC (que je considère, malgré ce que je mentionne plus haut, comme une source d’information intéressante), mais des résumés exécutifs, rédigés par des comités constitués de personnes ayant une formation généraliste, souvent des militants connus de la cause du climat. C’est sur ces résumés de vugarisation, écrits par des gens qui n’ont en majorité aucun bagage pour se lancer dans un exercice aussi complexe que la vulgarisation scientifique, que se basent les gouvernements…
… et la presse, ce qui explique que 90% des “experts du climat” français soient issus des institute de Science Politiques, d’écoles de journalisme ou, au mieux, de grandes écoles généralistes. Là encore, des gens n’ayant aucun bagage pour comprendre le volet scientifique, qui lui-même est donc déjà biaisé par les statuts du GIEC cadrant des limites politiques. Ils basent leur “expertise” sur les résumés orientés politiquement destinés aux gouvernements. C’est tout ce qui est diffusé au grand public.
Tout cela est factuel.
Dans un système aussi corrompu, dont dépendent les financements donc la survie des laboratoires de recherche, la notion de peer-review n’a plus aucun sens.
Oui, elle est pertinente dans des disciplines scientifiques, neutres politiquement. La condition de cette pertinence est la neutralité.
L’existence même du GIEC anihile tout espoir de neutralité, donc je le maintiens, la climatologie n’est pas une science dure mais une science politique, ou sociale.
Pas de sélection. Une synthèse de l’ensemble
TP, votre conclusion est fallacieuse.
Vous assimilez les rapports du GIEC ou le GIEC lui-même et la climatologie. Un rapport n’est pas l’organisation qui le produit qui n’est pas la discipline scientifique représentée par ses membres.
Donc rien ne vous permet d’affirmer que la climatologie ne relève que de la politique ou de la science sociale.
De deux le GIEC produit une synthèse de la connaissance, pas une sélection biaisée et orientée a priori. De deux ils ne produisent pas la connaissance elle-même. Les données sont déjà là et sont des faits, et non de pures inventions.
Les résumés pour décideurs où une composante politique est présente de facto dans les termes choisis, les modificateurs censés moduler le degré d’importance qu’on accorde à chaque mot étant également choisis en tenant compte de cette réalité. Le volet scientifique de ces rapports n’a rien de politique. C’est une synthèse des faits, pas un discours visant à faire plaisir à celui qui le lit ou ne le lit pas.
Inutile d’inventer des termes de votre cru comme “peer reviewing politique” sortis du chapeau pour alimenter un discours vide d’arguments robustes de façon évidente.
Ce n’est pas un argument. Un consensus scientifique est publié par des groupes d’experts et les avis favorables et défavorables y sont indiqués ainsi que les motifs de divergence, les arguments qui fondent ces motifs ainsi que les niveaux de certitude concernant chacune des conclusions émises.
La relecture par les pairs n’est par définition pas censée être un blanc seing ou un rejet total de tout le travail. Il y a des points validés, des points rejetés, des points à éclaircir et la navette entre le/les auteurs et la revue, un processus familier pour tous ceux qui publient.
Aucun complot là-dedans.
Le principal obstacle à la connaissance est le plus souvent l’illusion de la connaissance, pas l’ignorance.
Le titre est faux, archi-faux !
“Les émissions mondiales de CO₂ sont bien inférieures à celles des scénarios climatiques du GIEC”
Tout d’abord, ce ne sont pas les émissions actuelles qui font l’objet d’une différence d’appréciation et qui seraient inférieures à celles calculées par le GIEC, mais les projections de ces émissions dans le futur. Donc, le titre de cet article, qui laisse penser le contraire, est d’une fausseté sans nom, une tentative stupide de désinformation. ça correspond bien à l’esprit tordu des climatosceptiques !
Regardez la courbe du C02 mesuré entre 2010 et 2020 et comparez la aux prévisions SSP5 ou SSP3, c’est de cela que parle l’article : donc le titre est juste.
Au lieu d’éructer essayez de lire l’article en lien ça vous évitera de passer une fois de plus pour un de ceux qui osent tout.
@Finzi
Hum… Etes-vous certain de comprendre ce que vous lisez ?
L’IPCC n’a de cesse, depuis son rapport AR1 en 1990, de nous prédire la fin du monde ! Échéance heureusement régulièrement repoussée, ouf ! 🙂 Or, ce scénario destiné au business catastrophique ne repose que sur une et une seule donnée le taux de CO2 atmosphérique ! Taux issu des rejets humains , qui étaient estimés par lesdits rapports à des valeurs qui finalement, une fois mesurées, se sont systématiquement révélées bien inférieures… Le reste c’est du blabla !
Pendant que nous y sommes, pourriez vous m’expliquer comment, alors que le CO2 est saturé dans sa capacité d’absorption dans l’infra rouge, ce gaz pourrait provoquer une augmentation de la température moyenne de la planète ? Est-il possible, pour les “scientifiques” de l’IPCC, de bloquer plus de 100% d’un flux radiatif :o)
Allez, dormez en paix, tout va bien, la terre se réchauffe un peu, faisant suite à la sortie du PAG, avant de nouveau refroidir…
Parce que les réchauffistes alarmistes n’ont pas l’esprit tordu?
Me faites pas rire!
“Pendant que nous y sommes, pourriez vous m’expliquer comment, alors que le CO2 est saturé dans sa capacité d’absorption dans l’infra rouge, ce gaz pourrait provoquer une augmentation de la température moyenne de la planète ? Est-il possible, pour les “scientifiques” de l’IPCC, de bloquer plus de 100% d’un flux radiatif :o)” Euh… ça mauvais argument, voilà ce qu en pense Roy Spencer, qui n’ est pas connu comme un réchauffiste débridé… “Non, l’effet de saturation de l’augmentation du CO2 sur les températures mondiales n’est pas ignoré dans les projections du réchauffement climatique
À mesure que le CO2 augmente dans l’atmosphère, son effet sur la perte d’énergie infrarouge vers l’espace diminue progressivement, ce qui produit un effet de saturation. Mais cela est également vrai pour tous les modèles climatiques, y compris ceux qui produisent des prévisions de réchauffement irréalistes (5 °C ou plus) dues à un doublement du CO2 atmosphérique. Ainsi, invoquer « l’effet de saturation » comme un talisman magique pour réfuter le réchauffement induit par le CO2 ne fonctionnera pas.
En fait, il n’est pas possible qu’une atmosphère planétaire devienne totalement opaque au rayonnement infrarouge, car elle devrait être entièrement saturée à 100 % sur toutes les longueurs d’onde affectées par l’élargissement de la pression et sur toute la profondeur de l’atmosphère. Même Vénus, avec environ 200 000 fois plus de CO2 que l’atmosphère terrestre, n’est pas « saturée » en ce qui concerne l’absorption du rayonnement infrarouge.
Le débat sur la saturation semble avoir pris de l’ampleur depuis la publication des récents calculs théoriques ligne par ligne de mon ami Will Happer et de son co-auteur l’année dernière. Mais leurs calculs aboutissent à la même quantité de forçage radiatif dû au 2XCO2 que d’autres ont calculé, et (encore une fois) ils sont déjà inclus dans les modèles climatiques les plus fortement réchauffants. Les calculs de Happer sont peut-être les plus complets et les plus précis à ce jour (je ne sais pas), mais leurs résultats ne changent pas de manière significative ce qui existe déjà dans les modèles climatiques.