Selon une étude publiée en juin 2015 dans la revue Nature Climate Change [1] le Sahel reverdit grâce à une pluviosité en augmentation depuis les années 80.
La pluviométrie à l’origine de ce verdissement
Il y a un consensus sur le fait que le Sahel gagne en couverture végétale par rapport aux années 1980. Ce verdissement est dû aux à la pluviométrie comme le montre le graphique ci-dessous : la pluviométrie qui avait nettement régressé entre 1950 et 1980 a recommencé à augmenter depuis 1985 jusqu’à nos jours retrouvant le niveau des années 1910-1920.
Il est piquant de constater que l’étude de Nature Climate Change ne concède ce verdissement qu’en l’attribuant au réchauffement climatique anthropique ! Selon ses auteurs en effet, la reprise des précipitations au Sahel est due à hausse continue des émissions des gaz à effet de serre. Rowan Sutton, professeur au Centre national pour les sciences atmosphériques à l’Université de Reading et co-auteur l’indique en ces termes :
Les quantités de précipitations ont récupéré sensiblement. Ce fut une surprise que l’augmentation de l’effet de serre semble avoir été le facteur dominant.
L’amélioration des pratiques agricoles pourrait accentuer cette tendance
Certains auteurs soutiennent que bien que les précipitations aient évidemment augmenté au cours des trois dernières décennies, ce verdissement n’aurait pas pu être obtenu sans un changement dans l’utilisation des terres et des pratiques agricoles. Une étude publiée dans la revue Land attribue une partie du verdissement au déplacement de certaines espèces d’arbres vers une flore plus tolérante aux conditions arides. Les agriculteurs sahéliens au Burkina Faso et au Niger ont modifié ingénieusement leurs pratiques d’agro foresterie, d’eau et de gestion des sols pour obtenir plus de cultures. C’est aussi l’avis du « Stockholm Resilience Centre » [2] citant une étude selon laquelle les agriculteurs ont géré leurs terres d’une manière qui améliorent leur productivité.
[1] Nature Climate Change (01 June 2015) : “Dominant role of greenhouse-gas forcing in the recovery of Sahel rainfall”
[2] Stockholm Resilience Centre : “A tree paradox in a greener Sahel”