Une nouvelle étude mise en ligne le 3 avril par la revue Journal of Atmospheric and Oceanic Technology a élaboré une méthode pour corriger les erreurs systématiques dans les données océaniques. Le texte ci-dessous est une traduction du communiqué de presse de l’Institute of Atmospheric Physics. L’étude complète en format .pdf est accessible ici.
Des données de température in situ homogènes, cohérentes et de haute qualité couvrant plusieurs décennies est crucial pour la détection des changements climatiques dans l’océan. Or il y a des erreurs systématiques dans les données mondiales des profils de température ce qui pose un problème important pour l’estimation et la surveillance du contenu de chaleur des océans, l’indicateur le plus fiable du changement climatique. Pendant près de trois décennies (entre 1940 et 1970), la majorité des observations de température de l’océan dans la couche 0-200 mètres ont été obtenues au moyen de bathythermographes mécaniques (MBT). Pour la période 1940-1966, 68% des données des eaux océaniques proviennent des MBT.
L’étude a étudié la qualité des données MBT en comparant ces données avec des profils de référence obtenus au moyen de bouteilles de prélèvement de type Nansen et de sondes CTD (Conductivity Temperature Depth). [NDT : Une sonde CTD est une sonde qui mesure les profils de conductivité, température et profondeur des eaux océaniques]. Cette comparaison a révélé des erreurs systématiques importantes dans les données issues des bathythermographes mécaniques. Le biais de température atteint 0,2°C pour les données recueillies avant 1980 et se réduit à moins de 0,1°C pour les données postérieures à 1980.
Pour éliminer ce biais dans les données d’origine, un nouveau schéma de correction empirique appliqué aux données MBT, les corrections dépendant du pays, de la profondeur et du temps. Plusieurs schémas de correction de biais ont été testés. Afin d’évaluer objectivement la performance des divers schémas, quatre métriques ont été introduites et pour chacune, des facteurs de réduction des biais ont été calculés. Le schéma rendant compte du biais de profondeur et du biais thermique a montré les meilleures performances, réduisant considérablement le biais d’origine. De plus, le nouveau schéma de correction du MBT suggère une meilleure performance par rapport aux trois schémas de correction MBT déjà proposés dans la littérature (issues notamment du Japon, des États-Unis et de l’Allemagne).
La réduction des biais améliore l’homogénéité de la base de données mondiale des océans océaniques, ce qui est déterminant pour les études liées au changement climatique, notamment pour améliorer l’estimation du contenu thermique des océans.
Cette nouvelle technique sera utilisée pour compléter les données de l’IAP (Institute of Atmospheric Physics) et l’estimation du contenu thermique des océan en 2020. Nous pensons qu’elle améliora considérablement la qualité des données pour la période 1940-1970
Lijing Cheng co auteur