La preuve par Dubaï
par GDR.
Avant d’atterrir à Dubaï à la tombée de la nuit, l’avion survole une partie du désert, puis le Golfe Persique, et enfin la ville avec ses immensités verticales d’acier nimbées de lumières. Je comprends mieux, tout à coup, pourquoi de nombreuses voix se sont élevées contre la tenue de la COP28 à Dubaï. Mais, peut-être, les raisons véritables de cette opposition ne sont pas celles que l’on croit. L’agitation initiale des militants concernait surtout l’idée que l’Émirat dubaïote avait utilisé et continuait d’utiliser les énergies fossiles pour développer son économie et n’était pas le mieux placé pour accueillir un événement qui devait consacrer leur disparition. Aujourd’hui, pourtant, les énergies fossiles ne représentent qu’à peine 5% du PIB de Dubaï (les services, la finance et le tourisme ont une place bien plus importante dans l’économie de l’Émirat). Alors, je me suis dit que la raison de l’hostilité manifestée par de nombreux écologistes devait être ailleurs.
Pour les partisans du réchauffement climatique anthropique, Dubaï est un problème, voire un scandale : c’est la preuve que l’homme a pu s’adapter à une nature hostile, nature dont l’hostilité a précédé l’influence de l’homme sur son environnement à une échelle régionale ou globale.
Ce n’est pas l’homme qui a enserré la ville entre le désert et la mer dans une région où les températures peuvent dépasser les 50 °C. Le désert à plusieurs milliers d’années. Les fortes chaleurs qui y règnent aussi. Il n’y a là, rien de nouveau sous le soleil ! Et pourtant l’homme a été capable d’ériger d’immenses villes où la prospérité s’étale avec arrogance et fierté (de manière un peu déconcertante il est vrai) en dépit de tant de défis techniques et humains qu’il a fallu surmonter.
Dubaï est un miracle d’ingéniosité humaine. Son artificialité même est la preuve du génie des hommes face à une nature hostile.
Les énergies fossiles ont permis ce miracle. Elles ont permis l’irrigation à grande échelle ; la maîtrise des températures (par la climatisation généralisée dans les bâtiments et les transports) ; la stabilisation des côtes ; la facilité des transports (des hommes, de l’énergie, des marchandises), etc. Ces énergies fossiles sont en partie celles que l’Émirat recélait dans son sol il est vrai, mais aujourd’hui, l’Émirat utilise la versatilité de ces énergies venant d’ailleurs pour continuer à bâtir et gagner du terrain sur la mer et sur les terres infertiles du désert.
De nombreux pays qui peinent encore à se développer et qui possèdent pourtant de grandes ressources naturelles (on pense notamment à la RDC), ne devraient-ils pas suivre l’exemple dubaïote ? C’est-à-dire dominer la nature plutôt que la subir ? Et peut-on raisonnablement affirmer que les énergies solaires et éoliennes pourront se substituer aux énergies fossiles sans mettre en danger les hommes dans les milieux difficiles et sujets à d’importants aléas climatiques ?
Dubaï est la preuve que l’homme sait et a toujours su s’adapter à tous les climats, même les plus dures. Qu’il maîtrise l’art de la survie. Qu’il y a un lien évident entre notre capacité d’adaptation et l’usage des énergies fossiles. Alors, n’allons pas trop vite en besogne et n’enterrons pas les énergies fossiles demain matin si nous voulons encore pouvoir nous adapter aux caprices du climat. Nous avons le temps et les ressources énergétiques pour nous adapter. Investissons avec optimisme dans la recherche et le développement de toutes les énergies disponibles (fossiles et non-fossiles) et arrêtons d’avoir peur du CO2 et des êtres humains !
« Sous le béton, le désert ». Ce pourrait être la devise d’un pays qui met les partisans d’une vision mortifère de l’écologie dans l’embarras et qui vient apporter un démenti brutal au désespoir dans lequel il faudrait nous complaire !