Par Benoît Rittaud, Président de l’Association des Climato-Réalistes
Aujourd’hui s’est tenue à Paris une matinée climato-réaliste avec deux exposés présentés par les grands scientifiques que sont Richard Lindzen et Vincent Courtillot.
La salle que nous avions réservée à l’hôtel de l’Industrie était grande, et pourtant elle a été intégralement remplie, au point qu’il a fallu rajouter des chaises. Nous avons sans conteste battu le record de fréquentation d’une manifestation climato-réaliste en France, plusieurs inscriptions ces jours derniers ont même dû être refusées faute de pouvoir pousser les murs de la salle.
Il est vrai que le casting était particulièrement relevé, avec celui qui est sans doute le climato-réaliste le plus célèbre au monde, Richard Lindzen, associé au plus actif et au plus réputé des climato-réalistes français, Vincent Courtillot, dont la carrière scientifique lui vaut une réputation internationale.
L’exposé implacable de Richard Lindzen a impressionné l’assistance. Richard a commencé par déplorer, à la suite du physicien anglais du XXe siècle Charles Snow, l’inculture scientifique d’une grande majorité de nos concitoyens, expliquant combien cette inculture leur est préjudiciable : elle les rend faciles à tromper, et rend difficile de distinguer ce qui relève de la compréhension de ce qui relève de la foi ou de la croyance. Richard a ensuite passé un long moment à décrire quelques grandes lignes du système climatique global, d’une manière non polémique et qui doit pouvoir servir de base commune à la réflexion collective. Après cela, il a développé la présentation en vogue de l’évolution du climat, critiquant l’affirmation à la limite du « magique » selon laquelle la complexité du système climatique pourrait se décrire en dernier ressort par la seule vaiable de température globale. Richard s’est alors posé l’importante question de comprendre le comportement de nos « élites » en la matière, notamment scientifiques, qui devraient en savoir davantage et ne pas être dupes des marchands de peur. Il a évoqué la faiblesse des « preuves » avancées par le GIEC à l’appui de sa théorie, pour finir par une note d’optimisme paradoxal : puisqu’aucune des politiques menées ou proposées pour lutter contre le « dérèglement climatique » n’aura jamais le moindre effet, nous devons nous attendre à continuer à profiter d’une atmosphère plus riche en CO2, cet irremplaçable fertilisant des plantes si favorable à la biosphère.
Vincent Courtillot, pédagogue et convaincant comme à son habitude, s’est focalisé sur quelques uns des résultats récents de son équipe, qui lient le climat à l’activité solaire. À l’aide d’une méthode mathématique plus précise que la classique analyse de Fourier (qui permet de décomposer une courbe en somme de sinusoïdes mais a le plus grand mal à traiter des signaux qui ne sont pas exactement périodiques, tels les cycles solaires – dont la durée varie de 10 à 14 ans), il semble aujourd’hui possible de relier l’activité solaire à plusieurs variables climatiques (Oscillation décennale du Pacifique, Oscillation Multidécennale de l’Atlantique, El Niño…) avec une précision impressionnante. Vincent a aussi expliqué que les « solaristes » qui, comme lui, estiment que les variations climatiques s’expliquent principalement par l’activité de notre étoile, n’ont pas une mais deux cordes à leur arc. La première, la plus connue, est celle de l’influence des rayonnements cosmiques, une idée portée aujourd’hui par Henrik Svensmark et Nir Shaviv (qui ont récemment publié un article dans Nature sur le sujet (petit compte-rendu ici), et avaient fait un exposé impressionnant à la conférence de Düsseldorf de l’an passé). La seconde, moins connue mais qui pourrait être complémentaire de la première, se fonde sur l’influence du soleil sur la magnétosphère.
Cette matinée a été l’occasion de retrouvailles et de rencontres dans le cercle climato-réaliste qui permettront peut-être de développer nos activités dans des directions nouvelles dont j’espère avoir l’occasion de vous parler bientôt.
Puisque la question a été beaucoup posée : oui, les conférences ont été filmées, et seront mises en ligne prochainement. (Un petit peu de patience, il y a un peu de travail de mise en forme.)
Merci à tous les participants à ce beau moment, et à très bientôt pour notre prochain rendez-vous, qui sera la Contre-COP24, dont la date, le lieu et le programme seront annoncés bientôt.