La concentration de CO2 dans l’atmosphère n’est toujours pas affectée par le ralentissement économique mondial dû au COVID-19

Les données sur la concentration atmosphérique en CO2 mises à jour par l’observatoire de Mauna Loa pour mai 2020 continuent à ne montrer aucune diminution. 

Même en admettant une inertie du système climatique qui expliquerait que la réduction des émissions ne se retrouveront qu’avec retard dans la concentration, ces données ont de quoi nous laisser perplexes.

Evolution du CO2 atmosphérique (ppm) après neutralisation du cycle saisonnier. Source Dr Roy Spencer

Dans un article du 15 mai, le Dr Roy Spencer expliquait pourquoi le ralentissement ne suffirait pas pour affecter les niveaux mesurés de CO2 atmosphérique compte tenu des variations naturelles des sources et des puits mondiaux de carbone. Dans un nouvel article du 5 juin, Roy Spencer a calculé que la réduction des émissions de CO2 ( estimée par l’agence américaine US Energy Information Administration à 11% en 2020) aurait due être quatre fois plus importante pour stopper l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère (toutes choses égales par ailleurs, en supposant qu’aucune variation naturelle substantielle des sources et des puits de CO2 n’intervienne).

Le graphique suivant, publié sur le site Research News de l’agence américaine NOAA montre de façon plus explicite les variations saisonnières.

Evolution de la concentration en CO2 dans l’atmosphère depuis 2016 à Mauna Loa (ppm). La courbe rouge en pointillés représente les valeurs moyennes mensuelles, centrées au milieu de chaque mois. La courbe noire corrigent le cycle saisonnier moyen. Crédit : NOAA

Une étude publiée dans Nature le 19 mai 2020 par Le Queré & al a calculé que la baisse mondiale des émissions en année pleine sera comprise entre 4,2% et 7,5 % en 2020. Cette baisse, nous dit Madame Le Quéré, est comparable au taux annuel de diminution qu’il faudrait maintenir pendant les prochaines décennies pour limiter le changement climatique à 1,5 °C.

Ces chiffres mettent en perspective à la fois la forte croissance des émissions mondiales observée au cours des 14 dernières années et l’ampleur du défi auquel nous devons faire face pour limiter le changement climatique conformément à l’Accord de Paris sur le climat.

Temporary reduction in daily global CO2 emissions during the COVID-19 forced confinement (Corinne Le Quéré & al – Nature Climate Change 19 mai 202)

Curieusement l’étude de Madame Le Quéré (qui est aussi présidente du Haut Conseil pour le Climat) ne porte que sur les émissions. Elle n’aborde pas le fait que la baisse des émissions ne se retrouve pas dans les niveaux de concentration.

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