Figure majeure du climato-réalisme, Claude Allègre est l’une des rares personnalités à s’être engagée avec autant d’énergie dans les domaines de la science et de la politique de son temps.
Géochimiste de réputation mondiale, il fut co-récipiendaire en 1986 du prestigieux prix Crafoord, le « Nobel des géologues ». Il fut également membre à la fois des académies des Sciences française et américaine, ainsi que lauréat de la médaille d’or du CNRS. Il est considéré comme le principal artisan de la renaissance de l’Institut de physique du globe de Paris, qu’il transforma en un centre d’enseignement et de recherche de réputation mondiale. Également soucieux de s’adresser au grand public, il est l’auteur de divers ouvrages à succès de réflexion et de vulgarisation autour de questions scientifiques diverses.
Engagé à gauche, sa carrière politique culmina en 1997 lorsqu’il fut nommé ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement de Lionel Jospin. Il y imprima pendant trois ans la marque d’un ministre au fort tempérament, mettant notamment en place les TPE (Travaux Personnels Encadrés), une initiation à la recherche dont l’actuel « grand oral » est une continuation directe.
Pour les climato-réalistes, Allègre demeure l’un des trop rares scientifiques de haut rang à avoir eu le courage de contester avec vigueur l’alarmisme climatique qui, déjà, devenait obligatoire dans les médias dans les années 2000. Sa fameuse chronique dans L’Express du 21 septembre 2006 sur les neiges du Kilimandjaro a en quelque sorte lancé le climato-réalisme à la française, avant que son ouvrage L’Imposture climatique (Plon, 2010) le propulse aux sommets de la controverse médiatique sur la question. Encore aujourd’hui, nombre de personnes associent spontanément son nom aux doutes que l’on peut avoir sur le narratif climatique régnant.
L’Association des Climato-Réalistes avait eu le privilège de l’interviewer en novembre 2016, dans ce qui fut sans doute sa toute dernière intervention sur le climat. On y découvrait un homme bien plus prudent et pondéré que ne le suggérait l’étiquette qui lui avait été collée par les gardiens de l’orthodoxie climatique.
Claude Allègre n’aura pas eu le temps de vivre l’inéluctable effondrement des certitudes hâtives qu’il a ardemment combattues, mais il ne fait aucun doute que l’histoire saura placer son nom au sommet de la liste des grands dissidents qui auront su maintenir la flamme de la science face aux vents mauvais de la pensée unique.
Pour le comité scientifique de l’Association des Climato-Réalistes
- Brigitte Coque-Delhuille
- Vincent Courtillot
- Reynald Duberger
- Samuel Furfari
- Christian Gerondeau
- François Gervais
- Brigitte Lanoë
- Richard Lindzen
- Henri Masson
- Jean-Claude Pont
- Rémy Prud’homme
- Pascal Richet
- Benoît Rittaud
- Henri Voron