Un changement climatique soudain à l’origine la disparition des mayas

François Blondot

En 1519, Cortès débarque au Yucatan (Mexique).
Les Mayas n’existent plus et les conquistadors découvrent quelques ruines. Ils n’y prêtent guère attention car ces bâtiments et ces temples sont déserts.
Au milieu du XIXème siècle, 350 ans plus tard, les historiens et les archéologues s’intéressent de plus en plus à ces ruines et on commence à découvrir les vestiges de villes immenses enfouies dans la jungle avec des temples, des stades, des gymnases, des palais, des maisons et des routes. Ces découvertes se poursuivent et s’intensifient au XXème siècle grâce aux moyens aériens.

On découvre alors une civilisation très étendue qui allait du Mexique au Bélize en passant par le Guatemala et le Honduras. La population était estimée à 10 millions d’âmes, ce qui était considérable pour l’époque.

Comment une telle civilisation a-t-elle pu disparaitre ?

  • On se perd en conjecture et les explications ont été nombreuses :
  • Appauvrissement des sols en raison d’une surexploitation pour nourrir une population de plus en plus nombreuse ?
  • Guerres intestines ? les Mayas n’étaient pas un empire mais une juxtaposition de cités-Etats qui se rivalisaient les uns les autres.
  • Invasion par une tribu ennemie ? on trouve des traces des Toltèques (une tribu rivale des Mayas) à Chinchén Itza

La science allait apporter une réponse …. climatique.
En effet, en 2012 parait dans la revue Science une étude sur les causes de la disparition des Mayas. L’étude a été réalisée par James Baldin (université de Durham, Angleterre), Martha Macri (université de Californie) et Douglas Kenett (université de Pennsylvanie).

A partir des stalactites et des stalagmites des cénotes (grottes très répandues dans la région et qui contiennent de grandes quantités d’eau douce), les scientifiques ont reconstitué l’histoire du climat local et, notamment la pluviométrie.
On découvre alors que, de 600 à 800, les précipitations étaient très abondantes, permettant ainsi de nourrir une importante population. C’est aussi l’apogée de la civilisation Maya.
Après 800, les pluies deviennent plus rares et des périodes de sécheresse commencent à apparaitre. C’est le début du déclin.
Mais surtout, de 1.020 à 1.100, la sécheresse devient exceptionnelle. Une sécheresse de 80 ans. C’est alors l’époque de l’écroulement des Mayas, de la multiplication des sacrifices humains pour obtenir la clémence des dieux.
Rien n’y fait. Les villes sont désertées et abandonnées. La population décroit. Les Mayas disparaissent.

Les stalactites et les stalagmites ne peuvent donner les températures. On ne peut donc savoir s’il faisait particulièrement chaud au Xème siècle en Amérique centrale.
Mais on ne peut que s’interroger sur la coïncidence avec « l’optimum médiéval »en Europe, cette époque où les températures étaient probablement plus élevées qu’aujourd’hui et où, en l’an 1100, on récoltait des fraises à Strasbourg en janvier.

Mystère du climat …

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