A LA UNE :
- Les Etats Unis quittent l’accord de Paris
- Benoît Rittaud sur CNews samedi à 18h
LES ÉTATS-UNIS QUITTENT L’ACCORD DE PARIS
Donald Trump a annoncé jeudi 1er juin cette décision, lors d’un long discours dont on trouvera ici une retranscription. Un véritable séisme diplomatique.
Cris d’orfraie dans la presse
24 heures avant la décision du président des États-Unis, Benoît Rittaud avait anticipé les éditoriaux des médias institutionnels. Les journalistes n’ont eu de cesse de surjouer la stupeur, alors que Donald Trump n’a rien fait d’autre que de tenir l’une de ses promesses de campagne. Aucune surprise donc dans une telle prise de position, qui correspond d’ailleurs assez largement à l’orthodoxie républicaine.
La palme des réactions revient à Pierre Weil qui sur France Inter le 4 juin a posé à son invité la question suivante : « selon vous Trump est-il ignorant incompétent stupide ou tout carrément désaxé psychologiquement et intellectuellement ? » Tout en finesse…
L’appel d’Emmanuel Macron : la France va t-elle accueillir aussi les satellites de la Nasa ?
La déclaration du président de la République se voulait gaulienne : « à tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés que la décision du président des États-Unis a déçu… je vous lance un appel : venez travailler, ici, avec nous, sur des solutions concrètes pour le climat ». Cette déclaration n’est en fait que la redite d’un appel déjà lancé lorsqu’Emmanuel Macron n’était encore que candidat. Appel auquel la revue Science avait consacré un article rappelant quelques vérités désagréables sur la situation de la recherche en France.
QUELLES CONSÉQUENCES RÉELLES ?
Une tempête dans un verre d’eau ?
« Beaucoup de bruit pour (presque) rien » explique l’économiste Rémy Prud’homme. C’est également l’avis d’un enseignant de Stanford cité par Judith Curry pour qui aussi bien la signature par Barack Obama que le retrait décidé par Donald Trump relèvent de décisions de type QTIIPS (Quantitatively Trivial Impact + Intense Political Symbolism), qui provoquent des batailles politiques féroces malgré des impacts réels insignifiants.
Le retrait effectif n’interviendra qu’en 2020
En application de l’article 28 de l’accord de Paris, le retrait effectif n’interviendra qu’en novembre 2020, sauf si Donald Trump opte en définitive pour un dénonciation de la convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CNUCC) qui permettrait un retrait immédiat. Le Sénat, qui avait ratifié la CNUCC, devrait alors dans ce cas en approuver la décision à la majorité des deux tiers.
Aucune conséquence climatique
L’OMM (Organisation météorologique mondiale) a sorti sa règle à calcul et déterminé que le retrait des États-Unis pourrait ajouter 0,3 °C à la hausse globale de la température d’ici la fin du XXIe siècle, tout en reconnaissant qu’aucun modèle ne permettait de se livrer à ce type de calcul.
REDISTRIBUTION DES CARTES DE LA DIPLOMATIE CLIMATIQUE
Poutine se refuse à condamner Trump
Le président russe, notoirement climato-sceptique, se refuse à juger Trump. « Je ne jugerais pas Obama, oh je veux dire Trump, pour la décision qu’il a prise », a t-il déclaré lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg.
La Chine veut prendre la main sur le climat
La Chine consomme la moitié du charbon mondial, et ses engagements pris lors de la COP21 sont plus que limités : ils se contentent de promettre un pic d’émissions en 2030. Pourtant, elle semble vouloir profiter du retrait des États-Unis pour prendre la main sur les négociations climatiques. « La Chine maintiendra ses responsabilités concernant le changement climatique », a déclaré le Premier ministre, Li Keqiang, lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Berlin aux côtés de la chancelière allemande.
L’Inde en embuscade
La longue étreinte symbolique entre Emmanuel Macron et le Premier ministre indien fait aussi sourire. Rappelons que l’Inde entend doubler d’ici à 2020 ses capacités d’extraction, et qu’elle ne s’est engagée qu’à réduire son « intensité carbone » de 35% d’ici à 2030 (par rapport à 2005), sans quantifier la réduction de ses émissions.
MAIS DE QUOI PARLE T-ON AU JUSTE ?
L’accord de Paris repose sur la fiction des +2°C
Le seuil de 2°C résulte d’un compromis politique trouvé en 2009 à Copenhague, et n’a aucune base scientifique. La communauté internationale s’est placée dans une impasse en s’imposant dans l’urgence ce programme de réduction des émissions alors même qu’il existe d’énormes incertitudes sur le cycle du carbone et que la sensibilité réelle du climat à l’augmentation du CO2 n’est pas vraiment connue, comme il est montré dans cet article.
Le CO2 n’est pas un polluant, mais le nutriment des plantes
En revanche les effets bénéfiques du CO2 sur les rendements agricoles sont bien établis et documentés : selon des études convergentes (Lindzen, Happer et Idso), un doublement de la concentration (de 300 à 600 ppm) induit une augmentation de la production de 40%. Les observations satellitaires ont d’autre part mis en évidence un verdissement de la planète : une récente étude publiée dans la revue Nature montre une augmentation de la couverture forestière en Afrique subsaharienne pendant la période 1992-2011. Ce phénomène peu connu a même fait l’objet d’un article dans Ouest-France. L’économiste Rémy Prud’homme a écrit sur cette question un article à lire ici.
LA VRAIE QUESTION : QUI VA PAYER ?
Le Fonds vert : 100 milliards par an
Robert Lyman, consultant canadien en énergie, ancien fonctionnaire et diplomate, rappelle la liste des pays de l’Annexe II (24 pays plus l’UE) devant participer au financement des 100 milliards de dollars par an du fonds vert : on y trouve la Grèce, mais pas l’Inde ni la Chine. Principal contributeur du Fonds vert (3 milliards de dollars par an), les États-Unis s’en tiendront donc au milliard versé sous l’administration Obama.
300 milliards de dollars de plus par an en 2030
Selon The Economic Times, la Conférence climatique de la CCNUCC à Bonn a validé un rapport évaluant à 300 milliards de dollars par an (en 2030) les fonds nécessaires pour aider les personnes qui seront obligées de migrer suite au « dérèglement climatique ». Et ce en plus des 100 milliards de dollars déjà promis au titre du Fonds vert ! Impossible de ne pas songer à ce passage du discours de Donald Trump : « l’accord de Paris est un point de départ, pas un point d’arrivée, le risque est que l’accord tende à devenir de plus en plus ambitieux avec le temps ».
BÊTISIER
Une suite qui dérange
À l’occasion de la venue d’Al Gore à Cannes pour le festival, Le Monde s’est risqué à une figure de style dans la petite hagiographie de circonstance : « l’homme qui aurait dû diriger les États-Unis le 11 septembre 2001 si la Cour suprême en avait décidé autrement, est aujourd’hui un vieux sage, dont les cheveux ont presque la couleur de la banquise qu’il voudrait empêcher de fondre ».
Anne Hidalgo à Londres : « Donald Trump est stupide ! Il est très stupide ! Oh mon Dieu ! Mon Dieu ! »
La maire de Paris a rendu visite à Sadiq Khan, son homologue de Londres, qui a peiné à contenir son hilarité à l’écoute de la diatribe anti-Trump d’Anne Hidalgo. Heureusement, le ridicule ne tue pas.
Philippe Torreton se lâche
Rapporté par l’Obs : « L’accord de Paris est passé d’un pouvoir tranquillisant à un pouvoir excitant, du Lexomyl au Viagra. Sans Donald et son cerveau de canard, nous serions tous en train d’écraser nos lauriers COP21 parisiens en faisant la sieste. Maintenant, nous sommes tendus nerveux et revanchards prêt à en découdre avec l’oncle Sam devenu brutalement Alzheimer. Aujourd’hui, les USA ont choisi la honte, le déshonneur, et peut-être de rejoindre le banc des accusés au tribunal de la Haye dans un avenir peut-être pas si lointain pour non-assistance à planète en danger ».
Il cherche une place comme chroniqueur dans Le Monde ?
ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION
Samedi 10 juin à 18h : Benoît Rittaud sur CNews
Après avoir été initialement programmé la semaine dernière, puis reportée en raison des attentats de Londres, un débat sur le climat et l’environnement se tiendra dans l’émission “Samedi Pulvar” sur CNews, demain samedi de 18h à 19h. Audrey Pulvar y recevra Yann Arthus-Bertrand (fondation GoodPlanet), Brigitte Gothière (association L214), Frédéric Le Manach (association Bloom), et Benoît Rittaud qui représentera les climato-réalistes.
Troisième émission : « climat : l’échauffement des esprits »
Sur le thème « La peur climatique face à la nouvelle donne politique », Benoît Rittaud, Rémy Prud’Homme et Drieu Godefridi ont participé (en live) au troisième numéro de la série d’émissions de radio en ligne. Pour voir la vidéo de l’émission, cliquer ici.
Le nouveau livre de Christian Gérondeau
Christian Gérondeau vient de publier Climat : la grande manipulation aux éditions de l’Artilleur. Voici la présentation de l’éditeur :
Parce que l’humanité utilise du pétrole, du gaz, et du charbon, il y a de plus en plus de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère. Selon les Nations Unies et leur émanation le GIEC, ce CO2 serait la cause d’un réchauffement massif de la planète et nous mènerait à la catastrophe. Mais quand un scientifique indépendant étudie les chiffres, il constate que les derniers relevés des satellites ne vont pas du tout dans ce sens. Certes, à cause d’un puissant “El Nino”, il y a eu en 2015 et au début de 2016 une hausse des températures qui a entraîné des records, mais elle a peu duré. Les relevés officiels que reproduit ce livre sont unanimes : les températures sont revenues à la normale au milieu de 2016. Deuxième surprise : de nombreux spécialistes affirment qu’il n’y a non seulement pas lieu de craindre les émissions de CO2 mais qu’il faut au contraire s’en réjouir. Pour deux motifs fondamentaux : l’accroissement des émissions signifie que des millions d’êtres humains sortent de la pauvreté, comme cela fut le cas pour l’Occident et comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), aucun développement économique n’est possible à ce jour sans le pétrole, le gaz naturel et le charbon ; en favorisant la photosynthèse, le CO2 contribue massivement à la lutte contre la faim dans le monde. Ainsi, l’accroissement de 40% de la teneur de l’atmosphère en CO2 depuis le début de l’ère industrielle est-il l’un des facteurs majeurs de l’augmentation remarquable et planétaire des rendements agricoles. Une tonne de CO2 rejetée en plus, c’est 300 grammes supplémentaires de céréales chaque année, une tonne de moins, c’est l’inverse. Ce livre se propose donc de démonter point par point la grande manipulation dont le climat est l’objet et dont nous sommes tous les victimes.
Le site des climato-réalistes
Retrouvez les trois derniers articles publié sur le site de notre association :
L’élévation du niveau de la mer : un empilement d’incertitudes
La Grande Barrière de Corail : état des lieux
L’acidification des océans : causes anthropiques versus variabilité naturelle
Une étude comparative entre les coûts du démantèlement nucléaire et éolien
Une étude de Jean-Pierre Riou dans laquelle il apparaît que le plus onéreux, par unité d’énergie produite n’est pas celui qu’on croit.
Du réchauffement climatique au changement climatique
Une interview plus décontractée qu’académique de François Gervais.
Une analyse de la sortie américaine de Drieu Godefridi
Que penser de la sortie américaine de l’Accord de Paris ? Réponse avec Drieu Godefridi, auteur de Le GIEC est mort, vive la science (2010)
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