La banquise a atteint son minimum d’extension le 18 septembre 2019
Selon le NSIDC (National ice data center), la banquise arctique a atteint son minimum d’extension le 18 septembre (à 4,153 km2). Septembre 2019 serait donc au 3ème rang des superficies les plus faibles après 2012 et 2007 avec 2,09 millions km2 de moins que la moyenne 1981-2010.
Stabilisation de la baisse depuis 2007
Cette information doit être mise en perspective. Car les données montrent que la banquise a en fait cessé de régresser depuis 2007, malgré le record de baisse de l’année 2012. Cela est clairement mis en évidence par les 2 graphiques ci-dessous :
Evolution des températures de la zone arctique
La cause de la fonte de la banquise est imputée à la hausse des températures qui est plus marquée en Arctique que sur le reste de la planète : sur les 8 premiers mois de l’année 2019, l’anomalie moyenne de température en Arctique est estimée à +1.8° C. par rapport à la période 1981-2010.
Lorsqu’on examine cette évolution de plus près, on note que l’augmentation des températures en arctique concerne les mois d’hiver. Le DMI (Danish Meteorological Institute) fournit les températures quotidiennes au delà du 80ème parallèle Nord depuis 1958 : on observe une remarquable stabilité des températures arctiques en été, et une grande variabilité en hiver.
La courbe suivante qui montre les anomalies de températures en hiver et en été est encore plus parlante ; les températures sont stables en été, en augmentation en hiver notamment depuis 2008.
Sur l’évolution très différenciée des températures en hiver et en été, Richard Linzen fournit l’explication suivante :
En été, quand il y a la lumière du soleil, les températures sont en grande partie déterminées par l’équilibre radiatif local. Pendant l’hiver en revanche, les températures sont plus froides qu’elles le seraient s’il n’y avait pas le transport de chaleur venant des latitudes plus basses. Ce transport se fait par des convections turbulentes ou des tempêtes. La compréhension des températures de l’arctique doit impliquer l’étude des causes pour lesquelles ces tempêtes pénètrent en arctique de manière erratique.
Notre compréhension du réchauffement de l’Arctique reste à l’évidence limitée.