Ce texte est la traduction d’un article publié sur le site Notrickzone sous le titre « Arctic Sea Ice Soars, Polar Bears Start Hunt Early – 2nd Year In A Row ! ». Nous l’avons complété par de récentes données sur l’évolution de la masse de glace du Groenland issue du DMI (Danish Meteorological Institute).
La planète refroidit
Il a fait chaud cette année en Europe centrale, mais globalement la planète refroidit ou du moins ne se réchauffe plus. Les mesures de température satellitaires UAH de la basse troposphère (1 500 m d’altitude) d’octobre 2018 montrent une anomalie (écart de température) de + 0,22 °C par rapport à la moyenne climatique de la période 1981-2010, soit quatre dixièmes de degré de moins qu’en octobre 2017.
Anomalie de température (1981-2010) basse troposphère octobre 2018
La tendance linéaire mondiale de l’anomalie de température de la basse troposphère inférieure est de + 0,13 C par décennie (moyenne janvier 1979 à octobre 2018). 2018 est ainsi la troisième année consécutive de refroidissement de la planète après le pic de température provoqué par l’épisode El Niño de 2015.
Des régions particulièrement étendues de l’Amérique du Nord ont connu un mois d’octobre froid, comme le montre l’infographie ci-dessous :
L’étendue de la banquise arctique s’est stabilisée au cours de la dernière décennie
L’étendue de la banquise arctique à la fin de l’été s’est stabilisée au cours des 10 dernières années. En 2018, le passage du Nord – Ouest a été fermé toute l’année. En novembre, la banquise a bondi gagnant en moyenne plus de 200 000 km² par jour, comme le montre le diagramme suivant :
Banquise arctique hiver 2018 (Alfred Wegener Institute)
La baie d’Hudson gelée plus tôt d’habitude
Susan Crockford, biologiste et experte en ours polaires, rapporte ici :
Pour la deuxième année consécutive le gel de la banquise de la partie ouest de la baie d’Hudson est survenu plus tôt que la moyenne et il est peu probable qu’un vent fort vienne balayer la glace nouvellement formée au large (comme ce cela s’est produit plus tôt cette année), l’étendue de glace étant plus vaste.
La carte du Canadian Ice Service montre cela clairement :
Banquise au Canada le 10 novembre 2018 (Source : Canadian Ice Service)
La glace se développe rapidement ces deux derniers jours
L’hiver frappe précocement l’hémisphère nord cette année. En octobre, la couverture de neige en Amérique du Nord s’élevait à 9,7 millions de kilomètres carrés, soit environ 1,7 million de kilomètres carrés de plus que celle des 50 dernières années.
Source : Laboratoire mondial pour la neige de l’Université Rutgers
On peut faire le même constat pour l’ensemble de l’hémisphère nord :
Source : Laboratoire mondial pour la neige de l’Université Rutgers
La calotte glaciaire du Groenland a encore gagné environ 500 gigatonnes
À la fin de la saison, du 01/09/2017 au 31/08/2018, la calotte glaciaire du Groenland (comme l’année précédente), a encore gagné environ 500 gigatonnes de glace (500 milliards de tonnes), soit 150 gigatonnes au-dessus de la moyenne.
1981-2010 comme le montre les courbes suivantes établies par le DMI (Danish Meteorological Institute).
En haut: la contribution quotidienne totale au bilan de masse de surface de la calotte glaciaire (ligne bleue, Gt / jour). En bas: le bilan de masse accumulé en surface du 1er septembre à aujourd’hui (ligne bleue, Gt) du 01/09/2017 au 31/08/2018
A noter cependant que la perte due au vêlage est supérieure au gain du bilan de masse en surface. La masse du Groenland perdrait ainsi environ 200 Gt / an.