13000 îles ont gagné en surface depuis 1990

Chris Morrison

Article initialement publié en anglais par Daly Sceptic

Au cours des 20 dernières années , une superficie équivalente à celle de l’île de Wight a été ajoutée aux à la surface de 13 000 îles à travers le monde correspondant à une augmentation de 369,67 km2. Cette augmentation a  été récemment mise en évidence  par un groupe de scientifiques chinois qui a analysé des enregistrements de surface et des données satellitaires. Cette augmentation n’a pas été uniforme dans le temps. De 1990 à 2000, il y a eu une diminution nette de la superficie insulaire de 259,33 km2. Au cours des décennies suivantes, la tendance s’est inversée, avec une augmentations nette de 369,67 km 2 entre 2000 et 2010 et de 32,67 km2 entre 2010 et 2020. Globalement, au cours des trois dernières décennies, l’ensemble de la région a connu une augmentation cumulée de la superficie des terres émergées de 157,21 km2. L’étude a mis en évidence une variation naturelle considérable de l’érosion et de l’accrétion.

Ces résultats infirment les prévisions alarmistes selon lesquelles l’élévation du niveau de la mer devait condamner de nombreuses îles à disparaître à brève échéance.

Les scientifiques ont déclaré que leurs données suggéraient que l’élévation du niveau de la mer n’était pas la cause principale d’érosion des rivages insulaires des régions étudiées. « Actuellement, elle est considérée comme l’un des facteurs contribuant à l’érosion des rives, mais pas comme le facteur prédominant », ont-ils expliqué.

Les médias grand public n’ont pas fait état de ces résultats. Au contraire, The  Guardian  faisait savoir en juin dernier que la montée des océans ferait bien plus que de rogner de la terre ferme, mais ferait disparaître les langues natives de ces îles du Pacifique comme Tuvalu. Les régions de la Terre qui étaient les plus hospitalières pour les peuples et les langues deviendront désormais les « moins hospitalières ».

S’agissant de Tuvalu justement, une étude récente a révélé que la superficie des 101 îles a augmenté de 2,9 %. Les scientifiques ont observé que malgré l’élévation du niveau de la mer, de nombreuses côtes de Tuvalu et des atolls voisins du Pacifique ont maintenu une relative stabilité, « sans altération significative ». Un réexamen complet des données sur 30 atolls du Pacifique et de l’océan Indien comprenant 709 îles a révélé qu’aucun d’entre eux n’avait perdu en surface. En outre, ajoutent les scientifiques, certaines données indiquent que la taille de 47 îles récifales s’est agrandie ou est restée stable au cours des 50 dernières années, « malgré un taux d’élévation du niveau de la mer supérieur à la moyenne mondiale ».

Les Maldives sont également menacées par l’élévation du niveau de la mer. Le militant écologiste Mark Lynas, (qui a organisé en 2009 une réunion sous marine du Cabinet du gouvernement local) affirme de façon péremptoire que 99,9 % des scientifiques s’accordent à estimer que les humains sont à l’origine de la totalité ou de la majeure partie du changement climatique . Il se trouve que les Maldives sont l’une des nombreuses régions où la superficie des terres émergées a récemment augmenté. D’autres zones comprennent l’archipel indonésien, les îles situées le long de la côte de la péninsule indochinoise et les îles de la mer Rouge et de la mer Méditerranée. Ce sont notamment les eaux côtières de la péninsule indochinoise qui ont enregistré le gain le plus substantiel, avec une augmentation de 106,28 km 2  sur une période de 30 ans. Sur les 13 000 îles examinées, les chercheurs ont constaté que seulement 12 % environ avaient connu un déplacement significatif du littoral, avec un nombre presque égal de mouvements vers la terre (perte) ou vers la mer (gain).

Les scientifiques ont identifié de nombreuses causes expliquant pourquoi les îles peuvent croître en taille malgré l’élévation annuelle du niveau de la mer observée dans de nombreuses régions du monde. Il convient d’abord de noter que le rivage des îles change constamment sous l’effet des marées, des vents, de l’hydrodynamique littorale et du transport de sédiments. Sur les îles habitées, les actions humaines telles que la pisciculture et la remise en état des terres peuvent aussi jouer un rôle important.

Bien entendu, l’action humaine peut également avoir des conséquences imprévues, notamment l’exploitation minière des coraux et la rupture des barrières d’eau naturelles. Les États insulaires comme les Maldives n’ont pas tardé à réclamer des « réparations climatiques » aux citoyens culpabilisés du monde développé. Mais le tourisme a considérablement augmenté les revenus des Maldives, pendant l’époque où les habitants exploitaient le corail en quantités industrielles pour construire des ports, des aéroports et des complexes hôteliers. Ce faisant, la diversité de la vie océanique a été perdue et les îles s’en sont souvent trouvées moins protégées des vagues de tempête qui peuvent se diriger directement vers le littoral. Dans un  récent essai, un groupe de scientifiques et d’économistes a affirmé que l’exploitation minière des coraux « a entraîné une dégradation massive des zones récifales peu profondes, avec d’importants impacts négatifs sur la protection des côtes ».

Les découvertes chinoises sont importantes car elles contribuent à détruire l’affirmation selon laquelle de nombreuses îles de basse altitude disparaîtront tout simplement sous les vagues dans un avenir proche en raison du changement climatique induit par l’homme. Ils montrent comment les modifications du littoral sont un processus persistant et continu, soumis à de nombreuses influences naturelles et humaines. La plupart des îles emblématiques utilisées pour les alertes climatiques, comme Tuvalu et les Maldives, ont récemment augmenté en taille et ne se prêtent plus à attiser la peur d’une prétendue « urgence » climatique. L’élévation du niveau de la mer n’est pas une cause « prédominante » de l’évolution des côtes, notent les scientifiques.

Chris Morrison est le rédacteur en chef de l’environnement du   Daily Skeptic .

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15 réflexions au sujet de « 13000 îles ont gagné en surface depuis 1990 »

  1. On peut ajouter le fait que les terres émergées ne sont pas statiques. Le pompage d’eau dans les nappes phréatiques a tendance à faire baisser le niveau du sol, ce qui fait monter le niveau (relatif) de la mer. Inversement, la fonte d’une calotte glaciaire importante allège le poids qui pèse sur le sol, ce qui fait baisser le niveau (relatif) de la mer.

    Tout ça pour dire que ce qui compte vraiment c’est le niveau relatif de la mer, qui est mesuré (par exemple) par les marégraphes. Ce sujet a d’ailleurs déjà été abordé sur ce site: https://www.climato-realistes.fr/elevation-du-niveau-de-la-mer-et-mouvements-verticaux-de-la-terre-tendance-subsidience/

    • Les marégraphes ont la tête dure, surtout depuis que nombre d’entre eux se sont équipés de balises GPS destinées à introduire dans les relevés marégraphiques la composante de variabilité altimétrique du substrat sur lequel ils sont implantés.
      La précision maximale instantanée des meilleurs instruments GPS pour évaluer l’altitude d’un point FIXE TERRESTRE est de l’ordre du centimètre.
      A comparer avec la prétention millimétrique avancée par les satellites Topex/Poseidon dans la mesure d’un niveau marin sans cesse en mouvement sous l’effet des vents, des courants, des marées et de la houle, pouvant subir d’une seconde à l’autre des variations d’altitude de plus de 30000 mm …
      La moyenne de nombreux marégraphes “GPS monitored” répartis sur l’ensemble du globe permet d’obtenir un chiffre de montée annuelle du niveau marin moitié moindre que celui des satellites, sans constater une accélération notable du phénomène contrairement à ces derniers.
      Il va de soi que le GIEC et ses caisses de résonnance médiatiques écartent les marégraphes avec dédain. Voir à ce sujet:
      “Relative sea-level rise and land subsidence in Oceania from tide gauge and satellite GPS”
      https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/nleng-2020-0007/html?lang=en

  2. “””””””””””””” L’élévation du niveau de la mer n’est pas une cause « prédominante » de l’évolution des côtes, notent les scientifiques.”””””””””””””””
    Et oui ; on oublie la TECTONIQUE

    • Une autre composante aussi généralement négligée de la montée du niveau des mers est l’apport incessant d’alluvions charriées par les fleuves depuis les continents jusqu’aux fonds des océans ainsi que la précipitation du calcium présent en quantités énormes dans l’eau de mer sous formes d’ions (Ca)2+ avec le CO2 gazeux dissous dans l’eau sous forme d’anions (CO3)2- pour donner du carbonate de calcium insoluble, un “puits de carbone” à l’oeuvre depuis des centaines de millions d’années dont on peut admirer les masses de calcaire présentes un peu partout sur le globe.

  3. Ca fait des années que la ScienceTM (y.c. le GIEC) annonce la disparition des îles Tuvalu, et pourtant elles sont toujours là.
    C’est comme les Maldives, ça ne les empêche de construire des aéroports à tire-larigot.

    Comme quoi avec le tourisme et les trajets en avion, le CO2 on s’en cogne un peu quand ça rapporte des ronds.

    • “Alarmism Dies In The Maldives: 97% Of 186 Island Coasts Have Grown (59%) Or Not Changed (38%) Since 2005”
      wattsupwiththat.com/2020/12/22/alarmism-dies-in-the-maldives-97-of-186-island-coasts-have-grown-59-or-not-changed-38-since-2005/

    • Juste à côté des Tuvalu (anciennes iles Ellice britanniques), il y a les îles Wallis et Futuna ( territoire français d’outre-mer). Et là, pas de montée des eaux. Etrange Pacifique !

  4. L’augmentation du niveau de la mer à Venise, souvent citée comme une illustration emblématique de la montée des eaux est due avant tout au fait que la Sérénissime pompe la nappe phréatique depuis des siècles. En d’autres termes, ce n’est pas la mer qui monte, mais Venise qui s’enfonce …
    Au delà du barrage Noé et de son coût astronomique, il existe un autre projet qui consisterait à injecter de l’eau (de mer ?) sous Venise.
    De la même manière, le sous continent indien s’enfonce sous la plaque Asiatique. Un jour l’Inde, le Pakistan, le Bengladesh n’existeront plus. En attendant, la mer monte … ou la terre baisse …

  5. Un site très intéressant qui permet de visualiser la variation du niveau des océans :
    https://tidesandcurrents.noaa.gov/sltrends/
    Qui montre que les mouvements orogéniques sont essentiels pour évaluer cette variation : on remarque par exemple :
    Santander : + 2,2 mm/an
    Socoa : + 1,7 mm/an
    Brest : +1.04 mm/an
    Port-Vendres : +3.2 mm/an
    Marseille : + 1.31 mm/an
    Et allez voir le Golfe de Bothnie où la mer baisse de 7 mm/an…

    • @F.Averous Les chiffres que vous donnez sont ceux de la montée réelle du niveau marin non corrigée de la variation altimétrique du substrat sur lequel repose l’appareil enregistreur.
      Quand je veux connaitre la composante verticale du déplacement d’un marégraphe asservi sur une balise GPS, je vais sur:
      http://www.sonel.org/spip.php?page=gps&idStation=735 (en l’occurrence ici le marégraphe de la Corniche à Marseille). La page donne: “Velocity mm/year” = 0,49 +/- 0,27
      Vous cliquez ensuite sur le lien “Link to Sea Level Differences (Satellite altimetry minus tide gauge data)” et vous obtenez un graphe qui donne la réalité de la montée du niveau marin à Marseille intitulé “Time series of differences (satellite minus tide gauge)” où l’on voit que le niveau réel de la Méditerranée à Marseille est resté en moyenne stable à la même valeur voisine de 0 mm/an entre 1992 et 2015. Malheureusement cette page n’est pas mise à jour jusqu’en 2024 pour une raison qui m’échappe.

    • “Et allez voir le Golfe de Bothnie où la mer baisse de 7 mm/an…”

      C’est une baisse apparente. La péninsule scandinave, libérée du poids de la dernière glaciation quaternaire, remonte tout doucement par rapport au magma sous-jacent.

    • Silence total, pourquoi ???
      Parce que le rythme de la montée du niveau des mers, s’il se confirme, comme l’indiquent les marégraphes, qu’il n’a guère varié depuis un siècle et qu’il ne s’accélère pas, c’est le talon d’Achille du changement climatique.

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